Les hommes de Julien Stéphan se déplacent, ce soir à 19h, au stade Gaston-Gérard pour y affronter Dijon, lanterne rouge du championnat. Actuel leader, le Stade Rennais essaiera de confirmer son remarquable début de saison à l’orée d’un calendrier chargé et relevé.
Julien Stéphan parle d’une « période unique« . La participation à la Ligue des Champions conjuguée au calendrier resserré par le décalage inédit de la saison, crise sanitaire oblige, impose aux joueurs rennais un programme dense et compliqué. Après une entame en douceur, les choses sérieuses commencent avec le début des compétitions européennes, de fait, le club s’apprête à jouer deux fois par semaine jusqu’à la trêve hivernale. Une coupure internationale, à la mi-novembre, offrira un court répit aux acteurs. Le Stade Rennais s’engage donc dans deux marathons. Le premier s’élancera ce soir sur la pelouse de Dijon, pour s’achever en beauté contre le PSG, le 8 novembre prochain.
Dijon, situation catastrophe
Sur le papier, difficile de rêver d’un meilleur adversaire que le DFCO pour se mettre en confiance. En effet, le début de saison dijonnais s’avère catastrophique. En 6 matchs, le club n’a récolté qu’un point, contre Montpellier (2-2, le 27 septembre), et végète tout en bas du classement. Avec 3 buts marqués pour 13 encaissés, Dijon se révèle être la 20e attaque de Ligue 1, la 19e défense… Pire, ils sont restés muets au cours de 4 des 6 matchs disputés. Un bilan famélique. Aux antipodes de ce que connaît le Stade Rennais en ce moment.
Au-delà des résultats particulièrement significatifs, le contenu et les prestations dijonnaises, proches du néant, ne laissent guère présager de meilleurs jours à venir. Hélas, ce contexte sportif alarmant était à prévoir à l’issue du mercato. Les Bourguignons ont été dépouillé, perdant de (trop) nombreux cadres : Julio Tavares, meilleur buteur de l’histoire du club (80 réalisations), Hamza Mendyl, Stephy Mavididi, Florent Balmont, Runar Runarsson… Et ce n’est pas tout. Rennes a participé à l’opération déstockage. Nayef Aguerd puis Alfred Gomis ont rallié la Bretagne, au plus grand désarroi des supporters dijonnais. En contrepartie Dijon a massivement recruté, notamment le Rennais Sacha Boey en prêt, mais cela semble insuffisant d’un point de vue qualitatif. De facto, l’opération maintien s’annonce ardue.
Une dernière rencontre cauchemardesque
Le cauchemar du DFCO a atteint son paroxysme au cours de la dernière journée, dimanche 4 octobre, et cette lourde défaite à Bordeaux (3-0). Dépassé, le collectif dijonnais a sombré sans le moindre sursaut d’orgueil. Stéphane Jobard, l’entraîneur de Dijon, n’a pas mâché ses mots à l’issue de la rencontre. « La première mi-temps a été insipide et indigne du niveau de la L1. J’ai vu une équipe incolore, inodore. Je suis habité par un sentiment de honte », déclarait-il en conférence de presse d’après-match. Ces mots forts risquent de résonner dans la tête des joueurs, envieux de se racheter aux yeux de leur coach et, surtout, de leurs supporters. Le navire est au bord de la dérive.
Attention au match piège
Malgré ces signaux au rouge côté dijonnais, la rencontre est loin d’être jouée d’avance. Au contraire, elle a tout du « match piège » entre le leader du championnat et sa lanterne rouge. Tout d’abord, le stade Gaston-Gérard ne sourit pas aux Rouge et Noir. Depuis la remontée du DFCO en Ligue 1 en 2016-2017, Rennes s’est toujours incliné là-bas et reste, ainsi, sur 4 défaites consécutives. La dernière victoire rennaise à Dijon remonte en août 2011. Une éternité.
De surcroît, Stéphan se méfie de son adversaire et ne veut surtout pas le prendre à la légère. « Dijon a des bons joueurs. On en a recruté deux cette année (Gomis et Aguerd) et il en reste d’autres dans cette équipe. Ils ont un bon potentiel offensif, ils ont des joueurs talentueux qui sont capables de déséquilibrer, des joueurs de vitesse, d’élimination, de profondeur, a souligné, mercredi, le coach rennais en conférence de presse. Ce club est préparé et armé pour le maintien. C’est toujours des équipes dangereuses. » En joueur d’élimination capable de semer la zizanie dans les défenses, on pense évidemment à Mounir Chouiar. Ce dernier s’était d’ailleurs mis en évidence l’année dernière lors d’un Dijon-Rennes en offrant le but de la victoire aux siens (2-1).
Absences en cascade
Julien Stéphan n’est pas aidé. Ce dernier devra composer avec un effectif décimé par les blessures et les suspensions, et des internationaux sollicités pendant la trêve. Régulièrement louée, la profondeur du banc rennais sera attendue au tournant. Tout comme les recrues fraîchement arrivées. Blessé plusieurs semaines, Faitout Maouassa laissera son couloir gauche à Dalbert, l’ancien nerazzurri. Quant à Daniele Rugani, prêté par la Juventus, il devrait être titulaire aux côtés de Nayef Aguerd, le capitaine Damien Da Silva étant suspendu.
Sous ses nouvelles couleurs, Alfred Gomis ne retrouvera pas ses anciens partenaires. « Ce sera encore un peu juste », a expliqué le coach Stéphan au sujet du gardien sénégalais touché à la cuisse. Jérémy Doku risque de débuter sur le banc. Titulaire avec la Belgique mercredi soir, l’ancien joueur d’Anderlecht a joué 70 minutes à seulement 48 heures du match. Pas simple. Heureusement, l’international français Eduardo Camavinga était remplaçant contre la Croatie et n’a joué qu’une demi-heure. Il devrait pouvoir tenir sa place au milieu. Un entrejeu qui pourrait être inédit cette saison. Laissé vacant par la suspension de Nzonzi, le poste de sentinelle pourrait être occupé par un revenant. En effet, Clément Grenier tiendrait la pôle pour être aligné contre Dijon. Sa dernière apparition officielle avec le Stade Rennais remonte au 15 décembre 2019, lors d’un déplacement à Lyon, son club formateur.
Composition probable (L’Equipe) : Salin – Traoré, Rugani, Aguerd, Dalbert – Bourigeaud, Grenier, Camavinga – Del Castillo, Guirassy, Gboho
Un programme XXL
Les prochains jours s’annoncent sportifs. 7 matchs en 24 jours. Et pas des moindres. En plus des trois prochains matchs de championnat face à Dijon, Angers et Brest, le club bretillien découvrira les joies de la Ligue des Champions. Au programme trois rencontres, avec la réception de Krasnodar, mardi prochain, suivie des déplacements en Andalousie et à Londres pour se mesurer au FC Séville et à Chelsea. Un programme corsé et dense avec des matchs prévus tous les 3 jours. Cette parenthèse se fermera par un choc contre l’ogre parisien au Parc des Princes. Les supporters rennais peuvent s’attendre à du spectacle. Et des émotions.
Bien que le baptême en Ligue des Champions soit dans les têtes bretonnes, pas question pour le technicien rennais d’occulter l’importance du match d’aujourd’hui. « Le plus important c’est la préparation du match de Dijon. Vendredi soir, lorsqu’on aura terminé cette rencontre, on se projettera sur le match de Krasnodar, a insisté Julien Stéphan en avant-match. Pour l’instant, c’est focus 100% sur Dijon. »
Rendez-vous ce soir, à 19 heures, pour le premier épisode d’une belle série. Un dernier rendez-vous, à bien négocier, avant les premiers pas du Stade Rennais Football Club dans la plus belle des compétitions.